[Presse] Diario de Noticias

When you read the 'Cosmopolis' script, did you think it was going to be a science fiction adventure or, the opposite, an almost realistic film?
To be honest, I didn't think it would be a realistic movie. What really interested me was the lyricism of the script, a combination between poetry and fun... Usually, when I read a script, it's possible for me to visualize the movie. It wasn't like that with Cosmopolis: it was like I could only hear. Did that possibility of "hearing" came from the importance of the dialogue? Yes, because the dialogue surprised me even by the unique style. Starting by the structure of the pages: I could instantly see long monologues, which are rare in movies. At the same time it is incredibly easy to read: I think I read it in 40 minutes...

The book was written a long time before the financial crisis from 2008 and, now, it almost seems like a piece of news from today.
Even the pie on the face episode with Rupert Murdoch looks like a "prediction" from Cosmopolis

By knowing that, did you feel like you're portraying the reality of the present days?
As strange as it seems, I didn't. I felt that it was a movie about the wish to be free There are people that see it as a nihilist story, about the neglect of everything, but I never saw Eric Packer's character that way. To me, he's someone desperately trying to find something and... he can't.

Why, is money not enough?
Yes. In any case, to him, money is something that doesn't mean anything. I should say that the stock market can be anything to mean, it doesn't make any sense. For example, when we read the news about Facebook: 104 billion dollars? How can that be real?

Before filming Cosmopolis, were you familiar with Cronenberg's work?
Yes, I had seen a lot of his movies. I had a poster of Scanners in my room.

Maybe we can say that Cosmopolis brings back one of the main questions from his previous movies. What is reality?
There is one scene, during a riot, where Eric says to the woman, that conversations between "normal" people are too strange... And every time he tries to behave like a human being, he feels like an alien. Would it be that reality is just to take some antidepressants and live... happy?

How is it for an actor to prepare for a character like this?
I started by the usual ways and that didn't work.

What usual ways?
Where does the character come from? What are his motivations to behave like that? All of the sudden, nothing of this makes sense for Eric. There's a scene (which is in the book too) that, to me, was the key point of everything. It's the moment where Eric, with his "chief of theory" talk about the Nasdaq building: to them, it looks like a church.

And what happens in a church like that?
To them, they spend the time crating transactions, everything happens as if they'd live in the future, no need to deal with the present: the future is infinite, the present is astounding.

How do you think that people will see Eric? Will they be sympathetic? Will they hate him?
To be honest, I don't know. The first reactions have been really good, but I don't know. When I watched the movie, I felt that, in the end, Eric is just a really sad character. What is strange is that if we had to deal with him, Eric would be someone that no one would care about.

This sadness is probably a recurring theme with Cronenberg...
Definitely, because they are not stories that end when we get to the end. There's always some unreachable happiness, that leaves discomfort... I like that.


source FB Medeia Filmes via RPLife

Trad en cours....

Quand vous avez lu le script de 'Cosmopolis' , pensiez vous que ce serait une aventure de science fiction aventure ou au contraire, un film particulièrement réaliste ?
A dire vrai, je ne pensais pas que ce serait un film réaliste. Ce qui m'a vraiment intéressé ce fut le lyrisme du script, une combinaison entre la poésie et l'humour... D'habitude, quand je mis un script , je peux visualiser le film . Ce n'était pas le cas avec Cosmopolis: j'avais l'impression de ne pouvoir qu'entendre les choses.

Cette capacité à "entendre" vient-elle de l'importance du dialogue?
Oui car les dialogues m'ont surpris par son style unique . En commençant par la structure des pages: j'ai pu voir immédiatement de longs monologues, ce qui est rare dans les films . En même temps, c'est incroyablement facile à lire : je pense que j'ai lu le livre en 40 minutes...

Le livre a été écrit bien avant la crise financière de 2008 et à présent , il semble encore d'actualité
Même la scène de l'entartage . Celui de Rupert Murdoch ressemble à une "prédiction" de Cosmopolis

En sachant cela, aviez vous l'impression de faire un portrait du monde moderne?
Aussi étrange que celui puisse paraître, ce ne fut pas le cas. J'avais l'impression que c'était un film sur le désir d'être libre. Il y a des gens qui voient cette histoire comme du nihilisme , sur la négligence mais je n'ai jamais vu Eric Packer de cette façon. Pour moi, c'est une personne qui tente désespérément de trouver quelque chose et ... il n'y parvient pas..

Pourquoi l'argent ne suffit pas?
Oui . En tout cas, pour lui, l'argent est une chose qui n'a pas de sens.Je devrais dire que la bourse a du sens mais il n'y en a pas. Par exemple, quand on lit les informations sur Facebook: 104 milliard de dollars? Comment ça peut être réaliste?

Avant le tournage de Cosmopolis, connaissiez vous les films de Cronenberg?
Oui, j'avais vu beaucoup de ses films. J'avais un poster de Scanners dans ma chambre.

On peut peut être dire que Cosmopolis ramène un des questions principales de ses précédents films. Qu'est ce que la réalité?
Il y a une scène pendant l'émeute où Eric dit à sa femme que la conversation entre des gens "normaux" est trop étrange... Et à chaque fois qu'il tente de se comporter comme un être humain, il se sent comme un extraterrestre . Est ce que cette réalité implique de prendre des anti-dépresseurs et de vivre ... heureux?

Comment fait un acteur pour se préparer à un rôle comme celui ci?
J'ai fait comme d'habitude et ça n'a pas marché.

Comment ça comme d'habitude?
D'où vient le personnage? Quelles sont ses motivations pur se comporter ainsi? Tout à coup, plus rien n'a de sens pour Eric. Il y a une scène (qui est aussi dans le livre) qui était le moment clé de tout. C'est le moment où Eric, avec son "chef de la théorie"parle du bâtiment Nasdaq : pour eux, c'est comme une église.

Et que se passe t-il dans ce genre d'église?
Ils passent leur temps à créer des transactions, tout se passe comme s'ils vivaient dans le futur, pas besoin de s'occuper du présent: le future est infini, le présent est effarant.

Selon vous, comment les gens voient-ils Eric? Seront-ils sympathiques avec lui ? Le détesteront-ils?
A dire vrai, je ne sais pas. Les 1ère réactions ont été très bonnes, mais je ne sais pas. Quand j'ai regardé le film, j'ai trouvé que finalement, Eric est simplement un personnage triste. Ce qui est étrange c'est que si nous devons lui faire face , Eric serait une personne dont tout le monde se ficherait.

Cette tristesse est sans doute récurrente chez Cronenberg...
Tout à fait car ce ne sont pas des histoires qui finissent à la fin du film. Il y a toujours ce bonheur inaccessible, qui nous laisse mal à l'aise... J'aime ça.

et

et

les filles