Le magazine Fnac Contact reservé aux abonnés fait de Cosmopolis sa couverture du mois avec Robert Pattinson et Sarah Gadon en photo.
Rencontre Fnac - Cosmopolis * David CronenbergPressenti pour la 65ème édition du festival de Cannes, le nouveau film de David Cronenberg, Cosmopolis, a pour tête d'affiche Robert Pattinson. Une collaboration inattendue mais prometteuse, où la vedette de la saga Twilight campe un multi-millionnaire qui traverse Manhattan en limousine haut de gamme, prémisse d'une odyssée autodestructrice.
Contact Fnac : Quelle est votre motivation en adaptant le roman de Don DeLillo ?David Cronenberg : Les dialogues. En lisant le livre, je me suis dit que j'aimerais beaucoup pouvoir les entendre dans la bouche d'excellents acteurs. Et sur le plan cinégénique, tourner dans une limousine en mouvement fut un défi merveilleux. J'ai demandé à mon équipe de revoir les films de Das Boot et Lebanon, deux huis-clos. C'est assez libérateur d'avoir une structure scénique aussi rigoureuse car elle oblige à repenser l'approche habituelle du cinéma, pas seulement en ce qui concerne le mouvement de la caméra mais également dans la chorégraphie du jeu d'acteurs.
Contact Fnac : Le choix de Robert Pattinson pour interpréter Eric Packer a surpris les médias. Et pourtant cela fait sens.David Cronenberg : Le casting est un art occulte. C'est un aspect démesurément important du travail de réalisateur. Vous pouvez assassiner votre film, avant même le tournage, par de mauvais choix de casting. Et pourtant il n'existe pas de notice pour vous guider. J'ai ressenti chez Robert Pattinson ce charisme nécessaire pour incarner un homme étrangement névrosé, puissant et en même temps immature, qui se transforme sous nos yeux durant la journée que parcourt le film. Eric n'est pas un personnage aimable, et j'avais besoin d'un acteur qui n'est pas peur de ça. Mais il est aussi fascinant, hypnotique, et ce sont des qualités qu'un acteur possède ou ne possède pas. Robert les possède.
Contact Fnac : Pouvoir, aliénation, autodestruction … Diriez-vous qu'Eric Packer se rapproche de vos précédents personnages ?David Cronenberg : Les personnages brillants et autodestructeurs sont mes favoris. Ils dégagent une telle aura, et leur chute est à ce point instructive, pour ne pas dire distrayante. Je suis perpétuellement curieux, et parfois stupéfait, par nos attitudes d'humains, et par la condition de l'Homme en général.
Contact Fnac : Autrefois snobé par le public cannois, vous avez fini Président du Jury. Qu'est-ce qui a changé ? David Cronenberg : Il a fallu un certain temps avant que la critique et une partie du public ne comprenne ce que j'essayais de faire. C'est pour cela que c'est important d'avoir une longue carrière, dans la mesure où vos derniers films mettent en lumière les premiers, et avec la plénitude du temps, le spectre de votre travail devient comme un petit univers qui prend sens aux yeux de tous : une sens créatif du mois.
* Robert Pattinson
Contact Fnac : Quelle fut votre réaction lorsqu'on vous a proposé le rôle d'Eric Packer ?Robert Pattinson : J'avais lu le script un an auparavant et je pensais n'avoir absolument aucune chance de décrocher un rôle dans le film, ne parlons même pas de celui d'Eric. Et lorsque David (Cronenberg) m'a appelé, sorti de nulle part, ce fut plus qu'une surprise ! C'était clairement l'un des projets les plus excitants et les plus exigeants que j'aie pu lire.
Contact Fnac : Vous avez dit de votre expérience sur le plateau qu'elle était 'dingue'. Qu'entendez-vous par là ?Robert Pattinson : Ca n'avait tout simplement rien à voir avec ce que j'ai fait auparavant. Le script comportait certaines idées stylistiques vraiment inhabituelles et je crois que personne ne savait vraiment comment approcher ce type de matériau. Vous savez, c'est rare de travailler avec un réalisateur qui permette à son film d'évoluer, à ce point, de façon organique.
Contact Fnac : Y-a-t-il d'autres réalisateurs avec lesquels vous aimeriez travailler ?Robert Pattinson : Beaucoup trop pour les citer tous. Mais il y a des réalisateurs français parmi eux, Jacques Audiard, par exemple, a fait quelques films assez exceptionnels.
Source: Fnac Contact via Cosmopolis France