Voila la traduction :
Toronto - Le célèbre réalisateur canadien David Croneberg et la star de Twilight Robert Pattinson ne sont guère à titre personnel radicaux.
Mais vous ne le saurez jamais en regardant leur film, Cosmopolis, qui sort au cinéma au Canada le 8 juin.
Cosmopolis a déjà eu son éclaboussante première récemment au Festival du Film à Cannes, mais le Torontois Cronenberg et le londonien Pattinson sont heureux d'être de retour dans la ville où ils ont filmé le film l'année dernière.
En tenue décontractée dans un hôtel du centre-ville de Toronto, le pimpant réalisateur et la belle vedette portant une casquette sont disponibles pour promouvoir le film, qui expose les obsessions modernes pour l'avidité et le pouvoir.
Mais Cronenberg raconte que Cosmopolis est moins porté sur les critiques socio-politiques, mais plus sur l'opportunité de présenter une histoire fraîche. Et oui, le réalisateur de 69 ans comprend que le film arrive sur les écrans comme une protestation anti-capitaliste.
Le film, basé sur le roman de Don DeLillo sortit en 2003, suit une journée bizarre dans la vie d'un jeune financier milliardaire vivant à Manhattan Eric Packer (Pattinson).
"J'ai écrit le script il y a presque 3 ans," raconte le réalisateur. Pourtant, il est d'accord avec le fait que Cosmopolis peut être associé aux événements actuels.
"Toute la structure du livre était très riche au niveau social et au niveau des commentaires," a noté Cronenberg, qui reflète le thème de son scénario. "Et toute les bonnes pièces ont une signification universelle et complexe, et sont provocatrices sur plusieurs niveaux."
Cela inclut le scénario simpliste mais néanmoins subversif du film, dans lequel Pattinson est un milliardaire narcissique traversant la ville dans sa luxueuse limousine blanche pour se faire couper les cheveux, alors que pendant ce temps son massif porte-feuille monétaire s'effondre autour de lui.
Durant son voyage en limousine, il assiste à des réunions, et dresse le bilan de sa vie isolée, alors qu'une visite du président américain fait gronder le trafic New-yorkais, et que les manifestants anti Wall Street attaquent son véhicule en cours de route.
Le rôle est le plus exigeant que Pattinson ait eu jusqu'à présent. Mais il connaissait la réalité quand il a signé pour le rôle.
"Je suis à peu près dans toute les scènes du film," raconte t-il. "C'était terrifiant pour moi jusqu'à ce que je commence le film."
Apparemment, Cronenberg l'a aidé durant les moments les plus difficiles, mais l'acteur s'est vite rendu compte des efforts supplémentaires nécessaires car il devait dire le dialogue exactement comme c'était écrit.
"J'ai bien aimé apprendre les lignes mécaniquement," raconte Pattinson. "J'ai passé chaque nuit du tournage à les lire."
Ce n'est pas un hasard si le rôle de Packer est un rôle transitoire loin de son vampire rêveur Edward. Pattinson mettra fin à sa relation de 5 ans avec la saga Twilight, et Edward, après la sortie de Breaking Dawn - Part 2 le 16 novembre.
Certes, le ton avant-gardiste de Cosmopolis et la manière de penser cynique de Packer sont un départ important pour l'acteur de 26 ans.
Dans une scène, Pattinson alias Packer fait l'amour dans sa limousine avec son associée (Juliette Binoche) comme si l'acte était une réunion d'affaires. Ses brèves conversations avec sa femme faussement effarouchée (Sarah Gadon) en dehors de la limousine se révèlent être plus des négociations que des conversations.
De retour dans la limousine, les choses deviennent encore plus étranges quand Packer obsédé par le sexe se fait faire un touché rectal par son docteur, qui découvre que sa prostate est asymétrique.
"Normalement, vous pouvez dire ce qui va se passer dans un script quand vous lisez les 5 premières pages, mais pas ici," dit Pattinson. "C'est dingue de sentir le danger de faire quelque chose comme Cosmopolis, mais c'était aussi excitant une fois que j'ai commencé à le faire."
A son apogée, Packer a une joute verbal de 22 minutes avec un ancien employé (Paul Giamatti), qui menace de le tuer. La confrontation semble plus adapté pour la scène que pour le cinéma.
Certes, le dernier film de Cronenberg représente son retour à une manière plus bizarre de faire un film comparé à son approche plus simple l'an dernier avec 'A dangerous Method'.
Mais le réalisateur croit que tous ces films - de Shivers à Cosmopolis - ont un point commun.
J'ai toujours été intéressé par le langage," raconte Cronenberg. "Le langage a toujours été crucial pour moi. Ma créativité s'inspire plus de la littérature que du cinéma."
En effet, Cronenberg et Pattinson ont saisi l'opportunité de transposer les échanges volubiles de Cosmopolis en fin de compte.
"Vous avez découvert des trucs semblables à celle du prêtre dans un confessionnal qui a évolué," dit Cronenberg.
Pattinson ajoute : "Nous savions quand nous le faisions que personne n'avait déjà fait quelque chose comme ça auparavant, et que ça ne devrait pas marcher."
Pendant ce temps, leur partenariat va continuer d'une certaine manière. "Nous espérons retravailler ensemble," confirme Cronenberg.
"Nous ne voulons pas nous arrêter à Cosmopolis. Nous avons passé un très bon moment, et Rob (Pattinson) est devenu un de mes acteurs préférés."
Souriant timidement, Pattinson ne peut s'empêcher de hocher la tête aux propos de Cronenberg, offrant un calme "Merci."
"C'est fantastique," dit-il. "Je ne me pensais pas comme un acteur jusqu'à maintenant."