TraductionRobert Pattinson révoqué au rang de simple fugace sensation pour pré-ados ? Ecoutez-bien. Parce que Cosmopolis, adaptation du roman futuriste de Don DeLillo par David Cronenberg, est sur le point d'annoncer la véritable apparition du britannique de 26 ans. LWLies a récemment rencontré Pattinson pour discuter du tournage de Cosmopolis et pourquoi il est toujours partant pour un challenge.
LWLies: Nous étions à Cannes quand Cosmopolis a été porté pour la première fois à l'écran. Comment avez-vous trouvé toute cette expérience?
Pattinson: C'était plutôt terrifiant, mais surtout parce que je ne suis jamais allé à une première avec une audience potentiellement hostile. C'est un film qui peut potentiellement diviser parce que c'est plutôt bavard et à Cannes il y a en plus la complexité de la barrière de la langue. Je me souviens être assis là et regarder tous ces visages impassibles autour de moi. Personne ne riait. J'ai sincèrement pensé qu'il y allait y avoir des huées. J'étais soulagé que ça n'ait pas été féroce.
LWL: Les huées à Cannes font partie du folklore, il ne faut pas les prendre au sérieux.
P: Je sais, je sais. Mais ensuite David [Cronenberg] m'a dit que quand Crash est passé, les gens hurlaient dans le public. Genre, c'était vraiment sauvage pendant le film. Et l'autre jour, je discutais avec Gaspar Noé et il me disait que pour Irreversible, tout le monde hurlait 'Comment peux-tu aimer ça?!' et toutes ces absurdités. Il était assis près du gars qui jouait le violeur (Jo Prestia] et pensait, 'Putain, je vais me faire tuer après ça'.
LWL: Cela vous a détendu d'être en compagnie de David?
RP: Oui absolument. Il était très détendu. Le truc c'est que, en général quand vous allez à une première, vous ne restez pas souvent jusqu'à la fin du film, mais à Cannes, vous assistez à ça en vous demandant si vous allez être applaudi ou hué à la fin. C'est une expérience plutôt terrifiante et une drôle d'ambiance pour regarder un film. Mais j'avais vu le film avant Cannes et je savais que je l'aimais, ce qui est une chose plutôt rare parce qu'en général, je n'aime les trucs dans lesquels je suis.
LWL: Cherchiez vous à faire Cosmopolis ou avez-vous été approché?
RP: J'ai lu le script environ un an avant qu'on le fasse. Quelqu'un me l'avait envoyé parce que c'était juste un script vraiment vraiment bien écrit. J'avais vraiment aimé mais nous n'avons pas travaillé dessus parce qu'à la base, Colin Farrell avait été choisi, mais il a abandonné et soudain, j'étais en position pour le faire.
LWL: Comment est-ce de travailler dans un environnement où vous êtes sur un petit plateau fermé, à l'arrière d'une limousine dans la plupart du film, et où vous partagez seulement quelques minutes à l'écran avec les autres acteurs?
RP: J'ai travaillé avec chacun environ 2 ou 3 jours, mais en réalité, plus on avançait dans le tournage, moins les scènes prenaient de temps. Là où la toute première scène avec Jay Baruchel a pris, genre, 3 ou peut-être 4 jours, les autres étaient en général plus courtes. Normalement, après 2 semaines de tournage d'un film, vous entrez dans une routine apaisante, mais avec Cosmopolis nous avions de grands noms qui arrivaient à chaque jour de tournage pour leurs scènes et qui s'en allaient. Ça vous fait rester sur le qui-vive et de bien des façons vous donne l'impression de tourner des tas de différents ou de plus petits films. Mais vous vous y habituez et vous devenez plus confiant parce que vous êtes habitué au plateau.
LWL : Etait-ce difficile de vous faire diriger par David via oreillette depuis l'extérieur de la limousine ?
RP : C'était un peu étrange au début. Mais vous savez, j'avais fait ce Harry Potter où nous étions beaucoup filmés sous l'eau, j'avais donc déjà fait l'expérience de ne pas avoir le réalisateur juste à mes côtés. C'était similaire d'une certaine façon parce que vous ne voyez rien en dehors de ce qu'il y a à l'intérieur de la limousine et une caméra dirigée par télécommande. David avait toujours la caméra positionnée incroyablement près de mon visage, avec un drôle d'objectif dessus. Alors vous avez une relation complètement différente avec la caméra parce que en général, vous essayez de communiquer avec le type derrière la caméra, vous ignorez la caméra. Ici vous faites tout pour la caméra, mais c'est comme si personne ne regardait, comme si personne ne regardera jamais. C'est comme si vous et la petite machine êtes des amis proches.
LWL : Le voyez-vous comme une étape significative dans votre carrière ?
RP : Pas vraiment parce que le film est si obscure. Ce n'est pas comme si tout le monde allait le comprendre. Mais, oui, c'est certainement un grand pas pour ma carrière et vers où j'aimerais aller.
LWL : Après avoir fait beaucoup de films traditionnels, êtes-vous maintenant plus attiré par de plus petits films moins communs ?
RP : Euh, parfois. Mais ce n'est pas comme si je recherchais le projet le plus risqué. Pour être franc, ce qui m'a attiré c'était de travailler avec David et la qualité de l'écriture, qui était juste insensée comparée à certaines nullités que j'ai lues de temps en temps. Je n'avais jamais lu de DeLillo avant, donc c'était une sorte de révélation. Mais je ne recherche pas l'obscurité tout le temps. Les films pour lesquels j'ai signé pour plus tard ne sont pas aussi bizarre que celui-ci mais ils sont franchement artistiquement ambitieux.
LWL : Tellement peu d'acteurs reçoivent le degré d'exposition que celui auquel vous faites face actuellement, ressentez-vous la pression de devoir maintenir ça en prenant de plus grands rôles ?
RP : Je ne sais vraiment pas. Si je pouvais rester à un niveau où je travaillerais constamment alors je serais heureux. Mais je ne peux pas prédire la direction dans laquelle l'industrie du cinéma va aller. Les choses changent tellement vite, et il y a tellement de personnes qui avaient beaucoup de succès il y a quelques années et qui maintenant ne peuvent plus faire de films. Actuellement, les gens ont l'air de faire attention à moi, mais je suis sûr que ça ne va pas durer. Sincèrement, je trouve tout ça un peu absurde. J'essaie juste de faire le plus possible de choses intéressantes tant que je peux.
LWL : Qu'est-ce que vous aimez dans les films ?
RP : Je pense que c'est le meilleur moyen d'apprendre un million de choses. Je me souviens avoir regardé des films de Godard quand j'étais plus jeune et d'avoir découvert Henry Miller et de là, Tom Waits et d'un seul coup, vous apprenez tellement. De bons films m'ont appris tellement plus que les livres d'école ne l'ont jamais fait. Je n'avais même pas réalisé que je voulais travailler dans le cinéma quand je les regardais plus jeune. Maintenant, je ne peux pas m'imaginer faire autre chose.
source LittlewhiteLies